L'amitié, c'est ce qui vient au coeur quant on fait ensemble des choses belles et difficiles.

60 ans

Il y a 60 ans, un homme révolté par la mort d'une femme dans la rue, qui tenait sur elle la lettre par laquelle elle était expulsée de chez elle en plein hiver, lança un appel de détresse sur la radio. Cet homme Henry Grouès, dit l'Abbé Pierre, marqua un tournant dans l'histoire d'Emmaüs, car il s'en suivit un élan de générosité et d'entraide sans pareil. C'est pour rappeler cet évenement que fut organisé une manifestation à Quimperlé par la communauté de Rédené.

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A 11h un rassemblement,  se déroula place Charles de Gaule, ou il fut prononcé un discours par les membres de la communauté de Rédené (compagnons,responsables, amis), il s'en est suivi une petite marche jusqu'à la place Saint-Michel où nous attendait une bonne soupe et tout cela dans une bonne ambiance assurée par un groupe d'accordéonistes.

Mais après 60 ans, qu'en est-il réellement ? Ces dernières années les moyens mis à disposition par les centres d'hébergement d'urgence sont de plus en plus limités, le nombre de personnes ayant recours aux dons alimentaires grossit continuellement, comme le nombre de gens qu'on expulse injustement pour leur appartenance ethnique un clivage communautaire se forme et se creuse de plus en plus pour former une xénophobie raciale, la générosité et l'entraide disparaissent pour laisser place à l'individualisme et c'est pour cela qu'aujourd'hui je me pose une question ! Comment ce fait-il qu'il y a 60 ans un homme seul, avec des moyens limités, est arrivé à faire plus que nous avec des moyens conséquents ? Une partie de la réponse fut dans le discours prononcé à la manifestation "...nous ne faisons pas la charité, ... nous pratiquons la réinsertion par le travail ... "  ce qui nous rappelle que le travail peut donner un sens à la vie, comme ce fut le cas avec George le premier compagnon d'Emmaüs à qui l'Abbé Pierre à dit "Je ne peux pas t'aider, mais toi tu peux m'aider à aider les autres"  ce qui avait un sens pour lui à l'époque, ce qui à fait qu'il ne se soit pas suicidé, mais aujourd'hui ce qui m'a donné l'autre partie de la réponse, c'est que sur toutes les personnes que j'ai interrogées aucune n'avait l'impression qu'aider le plus souffrant soit sa priorité personnelle, ou celle des mouvements caritatifs, mais bien celle  de "faire du chiffre". C'est peut-être cela, oui faire du chiffre est devenu dans nos sociétés une religion, c'est peut-être cela qui nous rend de plus en plus individualistes, c'est aussi peut-être cela qui fait que les gens travaillent plus pour l'argent que pour un but. Il parait que l'on vit une crise, mais moi je vois autour de moi de plus en plus de richesse, la consommation ne fait qu'augmenter. De plus en plus du jetable, de l'éphémère, des poubelles de plus en plus remplies par de la nourriture (parfois même mélangée à de l'eau de javel pour qu'elle ne puisse être récupérée), mais aussi paradoxalement de plus en plus de besoins. Non il n'y a pas que la crise de l'argent, mais d'avantage encore la crise du sens. Alors je vous lance un appel mes amis "au secours !"

Patrick